2006. Doucement.
Il paraît que c’est la nouvelle année… À y regarder de plus près, les choses ne semblent pas avoir bougé d’un millimètre, mais c’est un nouveau cycle qui commence et qu’il faut acheter une recharge pour l’agenda. Dans quelques semaines, la nature va commencer à bourgeonner de toutes parts, et nous avec. Et dans quelques semaines, il faudra préparer les cartons pour partir vers de distantes contrées pour un chez nous bien comme il faut.
En ce qui concerne l’agenda, je ne suis toujours pas parvenu à résoudre la difficile question de la conservation des feuillets des années précédentes. Pour tout vous dire, j’ai la sinistre réputation en mon logis d‘être un hoarder (je crois que c’est quelque chose comme une fierté mal placée qui m’empêche d’utiliser le « vrai » terme de bordélique) – ce qui tombe relativement mal, puisque ma colocataire souffre de ce problème également. Mais étrangement, ce n’est pas n’importe quoi que je garde précieusement, entassé dans des cartons que je remue de temps en temps, pour être sûr que tout est bien encore là, quel que soit l‘état. C’est le papier.
D’aucuns diront – peut-être les plus psychologues d’entre vous – que je suis atteint d’une forme de dégradation psychologique très avancée aisément reconnaissable à cette manie relative au papier. Sans aucun doute. Le fait est que j’aime à me tourner vers ces choses du passé (puisque c’est bien de ça dont il s’agit : de la nostalgie) et que quand je me tourne vers le futur, ben, je n’y vois pas grand-chose. Mais alors qu’est-ce qui me pousse à conserver des journaux que je n’ouvre jamais ? Ah, bandes de petits coquins, vous aimeriez bien savoir ! Je ne sais goutte. Mais j’ai quelques spécimens dont je suis particulièrement fier, comme ce Libé barré d’un énorme NON lorsque le premier tour des dernières présidentielles s’est achevé, ou le premier numéro du Guardian nouvelle formule, ou même des Ouest-France datés de Mathusalem annonçant la mort de Ceaucescu (oui, c’est une manie qui date un peu…)
Pour en revenir à mon problème, i.e. la conservation des anciens agendas, je n’ai pas trouvé de solution acceptable. L’idée pourrait être de racheter un filofax complet tous les ans, avec tous les accessoires aussi inutiles qu’encombrants, mais ça me paraît être une onéreuse opération. Alors je les garde, encerclés par des élastiques pour garder un semblant de cohérence chronologique qui finit par voler lorsque je réalise mon brassage de carton annuel.
Cependant, ce qui me tracasse, c’est que pas une seule fois je n’ai ouvert ces anciens agendas pour savoir ce que je faisais en ce 17 mars 2001 ou à la Saint-Glinglin 2002 depuis que je compile religieusement mes délirantes activités. Ce qui, quelque part, signifierait que cette conservation est strictement inutile et que je pourrais aussi bien tout envoyer dans le fond d’un sac poubelle (sac vert, bien sûr. Au recyclage !).
N’empêche, si un historien venait à se pencher sur mon cas un de ces quatre, ça lui faciliterait grandement les choses, non ?